Que se cache-t-il derrière le football chinois ?

Didier Drogba et Nicolas Anelka, deux joueurs qui ont tenté l'aventure chinoise

Qui se cache derrière le football chinois?

La signature de Guillaume Hoarau pour la Chine et le club de Dalian Aerbin (contrat de 3 ans et 4 millions d’euros annuel) laisse perplexe beaucoup d’observateurs mais aussi les fans de football français. Comment un joueur de 28 ans, comptant 5 sélections en Equipe de France, peut-il décider d’aller jouer à l’autre bout de la planète ?

Un niveau sportif équivalent au National

Que l’on ne se méprenne pas, le championnat chinois, malgré de grosses recrues, stagne à un niveau relativement bas. Malgré Drogba et Anelka, le club du Shanghai Shenhua n’a fini la saison qu’en 9ème position (sur 16 équipes), ce qui vous donne une idée sur la valeur du reste de l’équipe.

Mamadou Niang vous dirait que les joueurs vont en Chine pour le « challenge sportif », mais toutes ces déclarations ne sont que des fumisteries qu’aucun supporter ne gobe.  Le choix de carrière de Guillaume Hoarau étonne, car malgré une concurrence accrue au Paris Saint Germain, on peut imaginer que son agent avait en mains des propositions émanant de clubs européens.

Présentation de Guillaume Hoarau devant la presse chinoisePrésentation de Guillaume Hoarau devant la presse chinoise

Présentation de Guillaume Hoarau devant la presse chinoise

Des moyens financiers illimités

Hormis les initiés, peu de personnes connaissent le joueur argentin du Guangzhou Evergrande, Dario Conca. Ce dernier touche actuellement la somme monstrueuse de 7 millions d’euros par an, ce qui en fait un des joueurs les mieux payés au monde. Pour résumer la situation, la Chine voit son nombre de milliardaires grandir, avec parmi eux des fans de football (14 clubs appartiennent à des entreprises privées) : ces derniers achètent des clubs avec souvent pour volonté de recruter un ou deux joueurs de renom, un peu à l’image de ce qu’a fait Mourad Boudjellal à ses débuts.

Le footbusiness, ça existe là-bas aussi

Contrairement au niveau de jeu, les propriétaires des clubs n’hésitent pas à surpayer les stars et à verser aux autres joueurs des salaires autour des 90.000€ par an en moyenne. Comme certains championnats européens, le football chinois subit lui aussi des affaires de corruption : le régime politique en vigueur favorisant le silence et l’omerta (autour des arbitres par exemple), nous ne sommes pas prêts de voir une DNCG au pays de l’empire du Milieu.

Les clubs chinois concluent aujourd’hui des partenariats avec les grands clubs européens (FC Valence et Villareal par exemple) pour effectuer des « échanges » et ainsi faire profiter aux jeunes joueurs prometteurs chinois, des conditions d’entrainement mais aussi de la culture footballistique européenne. Les stades, eux, sont rarement à guichets fermés, mais l’engouement autour du football ne se dément pas et les médias relayent de plus en plus ce championnat qui dispose d’un marché intérieur colossal.

Didier Drogba et Nicolas Anelka, deux joueurs qui ont tenté l'aventure chinoise

Didier Drogba et Nicolas Anelka, deux joueurs qui ont tenté l’aventure chinoise

Quel avenir pour ce championnat ?

Le retour annoncé depuis plusieurs semaines de Nicolas Anelka et de Didier Drogba reflète une situation générale : les salaires mirobolants qui leur sont offerts ne compensent pas le faible challenge sportif ainsi que le gros bouleversement de vie que cela entraine. Les joueurs qui vont là-bas à l’heure actuelle, font ce choix uniquement pour des raisons financières ; cependant, ce championnat s’ouvre peu à peu sur l’extérieur avec sa puissance économique. La fédération chinoise est maintenant dotée de moyens pour améliorer la formation ainsi que le niveau général des footballeurs du pays ; les résultats pourraient donc être visibles au niveau mondial dans les prochaines années. Les stars mettent quant à elles en lumière ce championnat qui est soutenu au niveau étatique et qui a pour but à termes de supporter, on peut le supposer, une candidature à la Coupe du Monde. Sepp Blatter, au vu des choix qu’il a fait récemment, ne devrait pas être contre l’organisation d’une telle compétition, surtout au vu de la réussite des JO de Pékin en termes d’organisation.

Alors selon vous, ce championnat est-il voué à accueillir nos stars du ballon rond en fin de carrière et nos joueurs en quête de Yuans, ou bien peut-on s’attendre à ce que ce championnat émerge avec le soutien de l’Etat chinois ?

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1 commentaire

  1. Assane 05/02/2013

Et si vous réagissiez ?

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Bonjour,
je viens de lire un article intéressant : Que se cache-t-il derrière le football chinois ?.
Voici le lien : https://www.cdusport.com/football-chinois-analyse-2859