Ce soir, tous les fans de sport n’auront qu’un événement en tête : non pas OM-Nancy, gros choc s’il en est de la 23ème journée de L1, mais plutôt la finale du Championnat de Football américain, le Super Bowl, 47ème du nom.
Au départ, en 1967, cet évènement représentait uniquement l’épilogue d’une saison, désignant ainsi la meilleure équipe de la League. Depuis, les mœurs ont évolué, le Marketing aussi, tout comme la prépondérance du Sport business. Ce qui n’était à la base qu’un match, est devenu une course à l’image et à la notoriété. Rien n’est trop beau, rien n’est trop cher, pour accoler son logo le temps d’une soirée aux côtés de la marque Super Bowl.
Un évènement sportif planétaire
Pour vous donner un simple aperçu de l’évolution, un ticket lors du premier Super Bowl avait une valeur faciale de $12. Aujourd’hui, si vous souhaitez assister au match, premièrement, vous devrez automatiquement passer par le marché noir (les prix y sont généralement multipliés par 2), et deuxièmement la gamme de prix des billets s’étale de $850 à $1,250.
Pour éviter ce phénomène, la League avait expérimenté lors d’un précédent Super Bowl la vente d’un nombre limité de places à $500 : résultat, quasiment toutes les places avaient été revendues, permettant ainsi aux acheteurs de se faire un petit bénéfice au passage. Principe de base, la loi de l’offre et de la demande est reine aux pays de l’oncle Sam. A la veille du match, les billets se revendent en moyenne à $2,516.19 et près de $10,000 pour les meilleures places, des prix qui feraient pâlir pas mal de responsables billetterie en France.
Hormis pour les spécialistes, l’opposition entre les 49ers de San Francisco et les Ravens de Baltimore dans le Mercedes-Benz Superdome passe ainsi au second plan : le match qui verra s’opposer deux entraineurs dont la particularité est d’être frères (Jim et John Harbaugh), devrait se jouer devant plus de 120 millions de personnes ne serait-ce qu’aux Etats-Unis, soit près de 38% de la population.
En France, le match sera diffusé sur 3 chaînes : W9, BeInSport et ESPN America. En France, ne nous voilons pas la face, le côté show entertainment (avec Alicia Keys et Beyonce en têtes de gondole) attire beaucoup plus que le contenu sportif (ndlr : Sans un minimum de pré requis au niveau des règles, ce sport peut paraître au premier abord très obscure).
L’univers Super Bowl
Les marques comme Mercedes, Volkswagen, Budweiser, Blackberry, M&M’s, Doritos ou Audi n’hésitent pas à débourser des sommes astronomiques pour apparaître en prime time devant la moitié des États-Unis (pour info, le forfait est d’environ 4 millions de dollars le spot de 30 secondes). Ne vous en faites pas pour eux, tout est mis en place pour que les retombées soient à la hauteur de leurs investissements.
Les plus grands réalisateurs, les plus grandes actrices, l’implication des fans via Twitter, le lancement des pubs en avant-première sur YouTube (la tradition qui voulait d’ailleurs que les publicités ne soient pas dévoilées avant le match est, par le fait, remise en question) : tout, absolument tout, est programmé pour que chacune des marques tire son épingle du jeu lors de cette soirée.
Le PDG de Taco Bell, Greg Creed, se félicite ainsi que sa publicité ait été vue plus de 500.000 fois avant même la diffusion du match, lui assurant déjà un certain retour sur investissement.
Les agences sont en alerte permanente pour mesurer les retombées sur les marques, sur les spots de pub, sur l’implication sur les différentes pages Facebook des entreprises, sur les retombées sur l’image de marque, sur la courbe des ventes … : tout sera analysé, décortiqué pour que chacun puisse faire ses comptes quelques semaines seulement après le match.
Les chiffres (f)utiles du Super Bowl XLVII :
- $432 millions: retombées économiques prévues pour la Nouvelle Orléans
- $157 millions : montant en billetterie estimé pour ce match
- 47,1 minutes : durée cumulée des publicités qui vont être diffusées
- 5,000 : nombre de médias accrédités pour la finale
- $1,23 milliard : nombre d’ailes de poulet (chicken wings) qui seront consommées
- 50% : pourcentage d’américains qui ont au moins fait 1 pari sur le match
- $10 milliards : total des mises pariées sur le Super Bowl aux Etats-Unis
- 7,5 secondes : sur la moyenne des paris, c’est le temps estimé avant que les deux frères entraineurs se serrent la main sur le terrain
- 50/50 : côte des bookmakers sur le fait que Jay-Z rejoindra ou non Beyonce sur scène à la mi-temps
- $88,000 : prime que touchera un joueur vainqueur de la finale (moitié moins pour les perdants)
- 36% : pourcentage d’américains qui citent le Football Américain comme leur sport favori
- 180 : nombre de pays dans lequel le match est retransmis (en près de 30 langues différentes)
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C'est parti !
Quelque chose n’allait pas.
Ceci ne m’étonne pas du tout. Le fait que des grandes entreprises payent un montant énorme qui aurait pu être bénéfique dans plusieurs autres pays du tiers-monde mais, l’humain telle que l’on le connait, préfère l’investir dans quelque chose qui va lui rendre plus d’argent encore.